1922. Les ventes de tissus explosent, les cabarets rivalisent d’audace, les tailleurs sortent du bois. La prohibition n’a pas freiné l’essor des maisons de couture ni la multiplication des boutiques spécialisées. Les vêtements de sport, initialement réservés à une élite, intègrent progressivement les garde-robes urbaines. Les tissus synthétiques, récemment introduits, commencent à concurrencer la soie et le coton sur certains marchés.
Les réglementations sur la longueur des jupes oscillent selon les saisons, tandis que les accessoires se déclinent en éditions limitées pour répondre à une demande sans précédent. Les codes vestimentaires traditionnels sont bousculés, mais certaines conventions résistent obstinément, créant un terrain fertile pour l’expérimentation stylistique.
Les années 1920 : une décennie de bouleversements dans la mode
Au sortir de la première guerre mondiale, Paris devient le théâtre d’une effervescence créative sans précédent. Les années folles ne se contentent pas de suivre la marche de l’histoire : elles la devancent, la réinventent, en font un terrain de jeu et d’expression. On ne parle plus seulement de mode, mais d’un mouvement qui secoue la société française et européenne, porté par un désir de liberté et de renouveau.
Les vêtements s’émancipent des carcans d’antan. Les femmes s’affirment dans l’espace public, la silhouette change du tout au tout. Dans Paris, les ateliers fourmillent : les créatrices innovent à chaque collection, mêlant motifs géométriques inspirés du jazz et coupes droites, gages d’énergie et de modernité. Les tissus gagnent en légèreté, les couleurs claquent. Taille basse, épaules dénudées, cheveux raccourcis : jusqu’au moindre détail, la mode traduit l’émancipation féminine qui traverse la société.
Voici ce qui distingue la décennie :
- Tendances : robes raccourcies, lignes nettes, accessoires qui rompent avec le passé.
- Émancipation : le vêtement devient revendication, outil d’autonomie et de pouvoir.
- Paris : cœur battant de l’innovation, aimant pour artistes et couturiers venus du monde entier.
La mode années 1920 s’invente dans l’entre-deux-guerres, propulsée par des envies d’ailleurs et de nouveauté. La France, au cœur de cette dynamique, exporte audace et créativité jusque dans les salons new-yorkais ou berlinois. Un style rétro années naît, qui fascine encore aujourd’hui et nourrit l’imaginaire collectif.
Quels styles et silhouettes ont marqué la mode des années folles ?
La mode féminine des années 1920 change radicalement la donne. Les courbes s’effacent, la taille s’abaisse, la silhouette s’étire. La fameuse silhouette flapper impose sa robe droite, courte, fluide, parfois soulignée de franges ou de perles. La démarche se fait plus libre, l’allure frôle l’androgynie : la garçonne s’impose, incarnée par Premet et Charlotte Révyl. Cheveux courts, port audacieux, la femme se libère des codes figés d’avant-guerre.
Coco Chanel bouscule tout avec sa Petite Robe Noire. Un vêtement épuré, fonctionnel, qui tranche avec l’ostentation passée et impose l’élégance sans effort. Jeanne Lanvin, elle, propose la robe de style : jupe élargie, taille toujours basse, broderies délicates, alternative raffinée à la ligne garçonne. Le sportswear prend également son envol : Suzanne Lenglen, sur les courts de tennis, impose jupes courtes et coupes pratiques.
L’influence de l’Art déco se lit partout : géométrie, contrastes, matières nouvelles. Les motifs semblent tirés de l’architecture, les broderies et accessoires deviennent des œuvres stylisées. Les années folles forgent alors un style vestimentaire à la fois glamour, élégant et audacieux, en écho aux bouleversements artistiques et sociaux du moment.
Accessoires, matières et détails emblématiques : ce qui fait l’essence du look 1920
Impossible d’évoquer la décennie sans parler du chapeau cloche, pièce phare du vestiaire féminin. Porté enfoncé sur le front, il accompagne la nouvelle silhouette, prolonge le mouvement du carré court popularisé par Irene Castle. Louise Brooks, avec son bob anguleux, incarne cette modernité radicale : coupe nette, allure graphique, la coiffure devient une prise de position. Joséphine Baker, quant à elle, impose le baby hair, boucle dessinée sur le front comme un véritable bijou vivant.
Les matières accompagnent la révolution : la soie, le crêpe, le velours supplantent les étoffes rigides héritées du passé. La robe droite libère le mouvement, la robe Charleston se pare de franges et de perles, prête à accompagner chaque pas de danse. Les accessoires se multiplient et marquent les esprits : sautoirs de perles, longues écharpes en mousseline, broches Art déco, petites minaudières géométriques.
Voici les pièces qui donnent le ton de l’époque :
- Le chapeau cloche : rigide, avant-gardiste, il signe une allure résolument moderne.
- La robe Charleston : franges en mouvement, idéale pour les bals enfiévrés.
- Les sautoirs : colliers de perles, longs, portés en cascade sur la poitrine.
- Les gants courts et écharpes légères : finitions impeccables pour une élégance sans fausse note.
L’Art déco influence chaque détail : motifs géométriques, jeux de textures, broderies sophistiquées. Accessoires et ornements deviennent supports d’un nouveau langage social, entre raffinement et affirmation d’une liberté retrouvée.
Des inspirations pour adopter l’esprit des années 20 aujourd’hui
La mode 1920 n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. On la retrouve partout : sur les écrans, dans les séries, à travers les réseaux sociaux. Peaky Blinders remet au goût du jour les costumes trois pièces à la coupe impeccable, tissus lourds, gilets ajustés. L’élégance de Jay Gatsby, personnage de Fitzgerald, inspire toujours les amateurs de fêtes sophistiquées et de smokings irréprochables. Les influenceurs et les maisons de couture ne cessent de réinventer ces codes : lignes droites, tailles basses, détails Art déco, retour du chapeau feutre ou cloche pour ponctuer une tenue.
Pour s’approprier l’esprit des années folles, quelques repères suffisent : une robe droite, un long sautoir de perles, une pochette brodée. Côté masculin, le costume à rayures fines s’associe à une chemise blanche et une cravate étroite ; l’ensemble s’agrémente d’une pochette en soie ou d’un chapeau melon. Désormais, les plateformes numériques rendent ces pièces accessibles, et des personal shoppers comme Younzee orientent vers les coupes et accessoires qui actualisent l’esprit vintage sans tomber dans la caricature.
Voici quelques pistes pour réveiller le style 1920 dans votre vestiaire :
- Choisir des matières raffinées : velours, crêpe, soie.
- Ajouter un motif Art déco ou une broche graphique à une veste sobre.
- Oser une coupe garçonne ou une bouche rouge foncé pour retrouver cette audace d’époque.
La mode années 1920 n’est pas qu’un simple clin d’œil nostalgique. Elle incarne une invitation à bousculer les codes, à cultiver une allure libre, à jouer la carte de l’élégance inventive. Cent ans après, le souffle des années folles continue d’inspirer les esprits curieux et les amateurs de style qui n’ont pas peur d’affirmer leur singularité.